Si Pierre a intégré le vélo dans sa propre pratique, il n’en reste pas là. Il propose aussi à ses salariés de passer le pas. Concrètement, cela se traduit par la mise en place de l’Indemnité Kilométrique Vélo (IKV remplacée par le Forfait Mobilité Durable), dispositif qui permet de récompenser l’usage du vélo pour les trajets domicile-travail avec une prime non soumise à cotisation sociales.
L’un des membres de son équipe vient depuis Capinghem à vélo à assistance électrique. Une distance non négligeable, mais rendue accessible grâce à la motorisation, et perçue comme un vrai moment de liberté. Résultat ? Une salariée plus à l’aise, plus autonome, plus ponctuelle et dont les charges ont baissé.
Pierre y voit une continuité logique dans sa manière de travailler. Favoriser le vélo, c’est permettre à chacun d’adapter son rythme, de gagner en autonomie, de prendre soin de sa santé. C’est aussi valoriser un mode de déplacement cohérent avec l’identité de l’entreprise : éthique, locale, en phase avec les enjeux environnementaux et les attentes sociétales. Il ne s’agit pas d’imposer, mais d’ouvrir le champ des possibles.
Son conseil pour convaincre les plus sceptiques ? Rester concret. Aller au cœur des préoccupations réelles des commerçants.
« Parlez au portefeuille. Montrez que le vélo, c’est un vrai outil de boulot. »
L’argument économique est central : pas de carburant, pas de contraventions, pas de frais de stationnement, pas d’entretien complexe. Mais au-delà des chiffres, Pierre insiste sur l’intangibilité du bien-être : moins de stress, moins de conflits, plus de souplesse.
Cette approche, fondée sur le retour d’expérience, la démonstration par l’usage et le bon sens du quotidien, permet d’élargir le cercle. Ce sont les clients qui s’adaptent, les fournisseurs qui emboîtent le pas, les collègues qui s’interrogent. En quelques années, ce qui semblait marginal devient normal. L’image du commerçant à vélo n’est plus un cliché écolo, mais une figure professionnelle moderne, organisée et performante.