Ce qui frappe chez Alix, c’est la façon dont elle incarne un changement sans jamais le moraliser. Pas de leçon, pas de discours culpabilisant : juste une mise en mouvement concrète, lucide, adaptable. Le vélo n’est pas une fin en soi, c’est un levier. Elle reconnaît les limites de la solution : des contraintes organisationnelles, des besoins de coordination, des infrastructures parfois insuffisantes, des prix d’entretien élevés. Mais elle démontre, par l’exemple, qu’une autre logistique du quotidien est possible. Le vélo devient ici un symbole de liberté, mais aussi un outil de travail à part entière.
Pour elle, la transition n’est pas qu’une affaire de CO2 : c’est un choix de qualité de vie. Moins de sédentarité, moins d’agressivité, moins d’espace public accaparé. Elle ne prône pas un modèle unique, mais une réflexion sur les usages. Son expérience personnelle nourrit son discours. Elle met en avant l’importance de la sobriété, de la réversibilité, de l’apprentissage. Elle insiste aussi sur la densité urbaine comme opportunité : à vélo, on gagne du temps là où la voiture en perd. Et elle en appelle à plus de justice dans les politiques publiques : pourquoi le stationnement voiture est-il gratuit quand celui du vélo est payant ? Comment développer des solutions de réparation vélo efficaces et performantes ?
À travers son engagement, Alix contribue à faire émerger une nouvelle génération de professionnels mobiles. Pour les commerçants à vélo, elle trace une voie réaliste et enthousiasmante. Un vélo-cargo, un vélo pliant, un bon antivol et un peu d’organisation peuvent transformer un quotidien professionnel. Encore faut-il oser franchir le pas.