Tout savoir le PLAN Vélo (mort et ressuscité

Dans la foulée de la loi LOM (2019), Elisabeth Borne, alors 1er ministre lance le plan vélo en 2023, pour 4 ans. Enterré en 2024, il renaît de ses cendres en 2025.

Après plusieurs années de progrès notables, des investissements massifs (250 millions d'euros annuels) et des avancées concrètes ont permis de transformer nos villes, mais aussi nos mentalités. Pourtant, aujourd’hui, ce dispositif phare est menacé. Alors, le Plan Vélo est-il réellement mort ou peut-il encore espérer un sursis ?

Qu'est-ce que le plan vélo ?

Le plan vélo est un plan de financement et d'accompagnement lancé par la 1ère ministre, Elisabeth Borne, le ministre des transports, Clément Beaune, et le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu lancé en 2023. 

Sur 4 ans, il vise (ou visait)à atteindre la neutralité carbone en 2025 avec une décarbonnation des mobilités. Cela passe par l'accessibilité du vélo à tous les français et dans tous les territoires.

  • Le plan vélo est un plan de financement et d'accompagnement lancé par la 1ère ministre, Elisabeth Borne, le ministre des transports, Clément Beaune, et le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu lancé en 2023. Sur 4 ans, il vise (ou visait)à atteindre la neutralité carbone en 2025 avec une décarbonnation des mobilités. Cela passe par l'accessibilité du vélo à tous les français et dans tous les territoires.
  • La prolongation des aides vélo nationales jusqu'en 2027
  • La prolongation des aides vélo nationales jusqu'en 2027

Le dossier de presse complet est disponible ici.

Un plan en suspens : la politique cyclable en quête de clarté

Depuis son lancement, le Plan Vélo avait su rallier des soutiens au-delà des frontières politiques grâce à des résultats mesurables : la fréquentation des pistes cyclables a bondi de 40 % entre 2019 et 2024. Les territoires, y compris ruraux, avaient pu développer leurs infrastructures grâce à des financements stables et pluriannuels, rendant le vélo accessible à des milliers de Français. Mais en 2024, la machine s’est grippée.

Le 21 octobre, lors d’une réunion marquée par une tragédie survenue sur une piste cyclable parisienne, la fin brutale des aides a été annoncée par François Durovray, un coup de massue pour les collectivités et les militant·es pro-vélo. « Nous ne sommes pas prêts à sacrifier les infrastructures sécurisées », a réagi Chrystelle Beurrier, co-présidente du Réseau Vélo et Marche (RVM). La suppression des fonds pour 2024 a également entraîné une réduction des cofinancements régionaux, limitant la portée des projets locaux.

Le décret n° 2024-1084 du 29 novembre 2024 enterre les aides vélos au 14 février 2025. La fin de la lune de miel ?

Cependant, tout n’est pas perdu : les élus restent mobilisés. Marine Tondelier et Jacques Fernique, entre autres, assurent que des discussions se poursuivent, tandis que Philippe Tabarot se montre « sensible à la problématique ». De son côté, Valérie Pécresse a annoncé une augmentation du budget vélo en Île-de-France, passant de 80 à 85 millions d’euros en 2025, prônant un effort ciblé malgré des finances publiques contraintes.

Enfin, François Bayrou, nouveau premier ministre, annonce dans sa déclaration de politique générale le maintien du plan vélo "qui doit être poursuivi avec les moyens qui lui sont nécessaires". 

Les nouveaux relais pour le vélo : des programmes toujours actifs

Malgré la réduction des aides nationales (ou tout du moins leur manque de clarté), certains leviers restent accessibles pour soutenir la dynamique vélo. Voici quelques bonnes nouvelles  basées notamment sur les financements des CEE (certificats d'énergie). 

La prolongation de programmes CEE​

Le lancement du programme CEE Vélo-Égaux

Déployé par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB), ce programme accompagne les publics en situation de précarité de mobilité. Il vise à démocratiser l’usage du vélo et à en faire un outil accessible, y compris pour les ménages modestes, en particulier en zones rurales.

Après l'expérimentation Min' Vélo de 2R Aventure et Share & Smile à l'été 2024, ce programme est une vraie bonne nouvelle pour accompagner le vélo et les enjeux sociaux. 

Un soutien aux professionnels grâce au financement de vélos-cargos

Une fiche dédiée dans le cadre des certificats d’économie d’énergie (CEE) permet désormais aux entreprises de bénéficier d’un accompagnement financier pour s’équiper en vélos-cargos. Cette mesure, discrète mais ambitieuse, soutient les acteurs économiques souhaitant opter pour une logistique durable pour un montant estimé à 600€ (variable en fonction du marché des CEE).

Des enjeux stratégiques toujours d’actualité

Si le Plan Vélo est mis en péril par des contraintes budgétaires, les résultats obtenus ces dernières années plaident pour une poursuite de l’effort. Les avancées ne se limitent pas à des statistiques de fréquentation :

Et on le constate notamment avec les évolutions du marketing. Timothée Challamet, la star montante de Hollywood arrive sur le tapis rouge à vélo. 

Alors que Nike met en scène la championne de tennis Aryna Sabalenka en train de détruire une voiture. 

#bikeisthenewlimo

Pourtant, des défis demeurent. Le vélo souffre encore d’une image élitiste, notamment à cause du prix élevé de certains modèles. Le marché du vélo souffre de la conjecture et d'un surstock au niveau européen.

La filière s'organise pour trouver des nouveaux modèles comme l'avantage vélo porté par les entreprises qui sont moteurs sur les marchés allemands et belges.

Conclusion

Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de la politique cyclable française. La filière vélo tente d'apporter une solution à un marché en difficulté avec de nouvelles offres comme l'avantage vélo.

Le Plan Vélo n’est peut-être pas mort, mais il est à la croisée des chemins. L’enjeu, désormais, est de garantir qu’il ne devienne pas une politique locale fragmentée, mais qu’il conserve une envergure nationale, à la hauteur des défis climatiques et sociaux de notre époque.

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