Remontons le temps. Le 14 octobre 1970, une tragédie secoue les Pays-Bas : Simone, la fille de Vic Langenhoff, est tuée par une voiture sur son trajet à vélo vers l'école. Dévasté, Langenhoff utilise son journal pour dénoncer la violence routière. Rapidement, "Stop de Kindermoord" (Stop au massacre d’enfants) devient un mouvement national. À cette époque, environ 450 enfants perdaient la vie chaque année sur les routes néerlandaises, victimes de la toute-puissance de la voiture.
Mais un changement commence. Le choc pétrolier de 1973 incite le pays à repenser sa dépendance à la voiture. Le vélo revient en force, et les premières pistes cyclables sécurisées naissent. Aujourd'hui, les Néerlandais roulent fièrement, protégés et respectés.
Cinquante-trois ans plus tard, en France, une nouvelle tragédie secoue la communauté cycliste : Paul, 27 ans, est percuté sur une piste cyclable parisienne. Sa mort, survenue le 15 octobre 2024, devient le symbole d’une prise de conscience. Plus de 200 rassemblements spontanés ont lieu pour réclamer plus de sécurité. Face à la crise climatique et aux enjeux fiscaux, la protection des cyclistes n'est plus une option : c’est une nécessité.
Peut-être, alors, que la mémoire de Paul nous poussera à agir comme les Néerlandais l’ont fait. À transformer une tragédie en une force collective.