Le déclic a été brutal : « Le Vieux-Lille est inaccessible en voiture. C’est une zone à fort potentiel, mais la voiture ? Laissez tomber. »
Face aux contraintes de circulation, Stéphanie aurait pu renoncer à développer son activité dans ce quartier dynamique. Elle a préféré adapter son outil de travail à la ville plutôt que l’inverse. Exit la voiture logotée, bienvenue au vélo-cargo aménagé, conçu pour répondre à ses besoins spécifiques. D’abord testée en version musculaire, l’expérience s’est révélée trop exigeante physiquement, avec seulement 50 % des déplacements réalisés. Le passage à l’assistance électrique a tout changé : aujourd’hui, 90 % de ses rendez-vous sont assurés à vélo.
Son vélo-cargo ne passe pas inaperçu. Il attire les regards, provoque les conversations, marque les esprits.
« Quand je travaille, le vélo travaille aussi », dit-elle avec fierté. Véritable panneau publicitaire mobile, sa caisse sur mesure est pensée pour être efficace, visible et… dissuasive. Si elle semble facilement accessible, son système de fermeture a été conçu pour faire fuir les curieux. Pas de risque de vol, mais beaucoup de visibilité – bien plus qu’un flocage sur une portière.
La transition ne s’est pas faite sans adaptation. Elle a revu la taille de son secteur d’intervention, réduit ses temps de trajet et choisi ses zones de circulation en fonction de leur accessibilité à vélo.
Une contrainte ? Plutôt un atout stratégique : « Chaque semaine, je refuse des clients. Le vélo, on le voit, il attire.»