Mais pour que le vélo de fonction et le vélo d'entreprise deviennent de vraies alternatives, encore faut-il que les infrastructures suivent. Parkings sécurisés, accès fluides, raccordement aux réseaux cyclables... Voici pourquoi et comment aménager des infrastructures adaptées.

Des aménagements essentiels sur site

L'engagement d’un employeur pro-vélo commence sur son propre site. Un salarié motivé à pédaler doit pouvoir garer son vélo facilement, en toute sécurité et surtout accéder au stationnement aisément. Cela passe par des infrastructures adaptées :

  • Des arceaux solides et couverts, installés à proximité immédiate de l’entrée des salariés
  • Des parkings sécurisés, éclairés, entretenus, bien dimensionnés (nombre de places, vélos cargos..)
  • Une signalétique claire, pour éviter les conflits avec les automobilistes

L’accès au site doit aussi être pensé : une piste cyclable bien tracée, des passages fluides aux barrières et des entrées adaptées (sans portiques trop étroits) font toute la différence. Un simple détecteur de poids inadapté peut vite dissuader un salarié de venir à vélo !

Plus les infrastructures cyclables (bande cyclable, parking vélo...) seront visibles, plus la pratique du vélo sera attractive et sécurisée.

Certains services faciles à mettre en place peuvent la vie des cyclistes : petit matériel d'entretien (de quoi réparer une crevaison...), atelier d'auto-réparation, une carte des trajets cyclables en temps de trajet. 

Favoriser la sécurité et l'accompagnement au changement

Sécuriser les déplacements ne s’arrête pas aux grilles de l’entreprise. L’accompagnement au changement passe aussi par une démarche active sur les trajets domicile-travail. Que fait l’employeur pro-vélo ?

  • Cartographier les itinéraires sûrs vers l’entreprise
  • Mettre en place un plan de prévention : rappel du code de la route, sensibilisation aux bons comportements, associé à un plan de communication et éventuellement un plan de formation
  • Encourager le savoir rouler : formations en interne, ateliers de réparation, parrainage entre collègues
  • Faciliter l’accès aux équipements : aides pour l’achat ou mise à disposition de casques, antivols ou vêtements de pluie

En interne, des nudges bien placés – panneaux encouragements, signalétique humoristique – peuvent motiver les salariés à choisir le vélo et questionner les autres. 

Et aussi

En une série de brefs podcasts à écouter et découvrir

Mobiliser les collectivités pour des infrastructures adaptées

L’entreprise ne peut pas tout faire seule. Les pouvoirs publics jouent un rôle clé dans l’aménagement des infrastructures cyclables. Qui fait quoi ?

  • La Métropole et la Région financent et développent les axes structurants
  • La commune aménage les liaisons de proximité
  • L’État impulse les grands projets nationaux via le Plan Vélo et le fonds vert

Un employeur engagé peut peser dans les décisions en rejoignant des collectifs d’usagers, en sollicitant les élus et en participant aux concertations locales. Car une piste cyclable bien pensée, continue et sécurisée, c’est la garantie de salariés sereins et motivés pour pédaler chaque matin !

Qui fait quoi sur la Métropole Européenne de Lille ?

Conclusion : investir dans le vélo, c'est investir dans l'avenir

Un site bien aménagé, des accès facilités et un réseau cyclable cohérent : ces éléments font toute la différence pour encourager le vélo d'entreprise. L’employeur a tout à y gagner : salariés plus heureux, diminution des frais de stationnement, amélioration de son image RSE. La mobilité durable se construit à plusieurs, et chaque action compte. Alors, prêt à rouler vers un avenir plus fluide ?

FAQ - les infrastructures cyclables privées

Il existe plusieurs types d'obligations liées à la mobilité: les dispositifs financiers obligatoires et les obligations de sécurité complémentaires à un PDME (cf. point connexe).

La prise en charge à 50% à minimum des abonnements de transport en commun est une obligation légale. Il est complémentaire au versement mobilité obligatoire pour les sites de plus de 11 salariés dans une zone où est institué le versement mobilité. 

En terme de sécurité et de prévention, le  document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) est obligatoire pour toutes les entreprises dès l'embauche du 1er salarié.  Pour réaliser le DUERP, l'employeur recense et évalue d'abord les risques présents dans l'entreprise. Ensuite, il consigne dans le DUERP le résultat de l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité auxquels peuvent être exposés les salariés. Les risques liés aux trajets doivent être intégrés dans ce document. Le suivi des accidents et le plan de prévention qui en découle sont également obligatoires.  

Un Plan de Mobilité Employeur (PDME) doit permettre d'optimiser et d'augmenter l'efficacité des déplacements de l'employeur. Il contient 

- une évaluation de l'offre de transport existante et projetée - correspondant à l'accessibilité du site (en fonction des horaires de travail) selon les modes de transport (transport en commun, covoiturage, vélo...).

- une analyse des déplacements entre le domicile et le travail et les déplacements professionnels (quels sont les modes de transport, usages et habitudes, freins et opportunités des collaborateurs) via une enquête et une étude de domiciliation 

- un programme d'actions adapté à la situation de l'établissement, un plan de financement et un calendrier de réalisation des actions

Le suivi et ses mises à jour doivent être intégrés.

En transmettant les éléments de diagnostic à l'Autorité Organisatrice de Mobilité, (AOM), vous lui permettez également de prendre en compte vos contraintes d'accessibilité (horaires, flux de salariés à faire venir sur site...) dans le déploiement de son offre de transport. Ces éléments peuvent permettre d'adapter les dessertes, horaires des transports en commun, les infrastructures cyclables et ainsi vous permettre de gagner en attractivité mais aussi d'offrir une alternative sociale, durable, saine et économique pour vos collaborateurs. 

Plusieurs outils et conseils peuvent faciliter la mise en selle des collaborateurs. La bonne préparation de son itinéraire, en privilégiant les pistes cyclables et les routes sécurisées grâce à des outils comme Geovelo, OpenStreetMap, Komoot, Google Maps. 

Tester son parcours à l’avance permet d’optimiser son temps et d’identifier les alternatives en cas d’imprévus. Cela peut passer par des animations en dehors du temps de travail ou des balades avec des prêts de vélo. La mise en avant de carte de co-pédalage peuvent aussi permettre aux néophytes d'être accompagné par un tiers plus expérimenté. 

L’équipement joue aussi un rôle clé : un vélo adapté, un bon éclairage et des vêtements adaptés aux conditions météo garantissent confort et sécurité. Enfin, la mise en place des solutions de stationnement, des vestiaires (incluant des douches), de matériel de petite réparation, transforme le trajet domicile-travail en un moment agréable et dynamique.

Oui ! Le label Employeur Pro-Vélo permet de valoriser votre engagement en faveur du vélo. Il est accessible grâce au programme Objectif Employeur Pro-Vélo, qui accompagne les entreprises, collectivités et associations dans le développement de la mobilité à vélo. Ce programme propose un accompagnement sur mesure et un soutien financier pour mettre en place des actions concrètes, améliorer les infrastructures et favoriser l'usage du vélo pour les trajets domicile-travail et professionnels.

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